Anamnèse is structured around a photographic work along the first floor of the Picardie Museum, closed for maintenance, and aims to set in motion a character and a jerky choregraphy, in a melancholic atmosphere reminding the inner space of a music box.
Anamnèse, image mise en boucle. Les images se répètent dans un semblant de désordre sous un montage pouvant paraître aléatoire, mais toujours dans un même cadre, telle une boîte à musique déréglée où le petit personnage tourne sur lui-même, mais que la moindre note, le moindre geste amène toutefois au rappel.
Ces modèles se métaphorisent dans ces images et font écho ; de ces apparitions, il est important de ne pas oublier la plasticité, l’importance du style, du lieu, du décor, des costumes augmentant les accointances. Toutes ces figures qui appellent au rappel de nos habitudes ‒ quand la synthèse passive de notre mémoire s’active ‒ se meuvent et nous révèlent ce qui est au-delà du simple fait de voir, et de contempler son quotidien et ses habitudes, quand l’Habitus rencontre Mnémosyne à l’instant T, dans un temps idiome.
Vision asymétrique des images par laquelle un certain infini se développe, et par lequel nous prenons conscience de son existence. Le fait de s’arrêter, de stopper l’instantanéité pour observer chaque particule
de sens suspendue et figée en plein acte, pour que l’on saisisse par l’expérience notre passé, qui prend toute sa teneur dans l’expérimentation du présent.
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Transhumance
La chair qui s’avance et rayonne autour des os,
la déguisée aussi soyeuse que le sable,
coule au col du verre et reste insaisissable,
entre les mailles de la mémoire aux doigts d’eau.
Un autre a reposé la lampe sur la table,
le même qui pressait sa joue contre le mur.
Impossible de voir ce que l’ombre inaugure.
Avant l’aube est soufflée la cendre du tombeau,
La forme d’un sourire ouvre qui sera.
Quand la foudre jaillit se dévoile Personne.
Il ne retire rien et recrée ce qu’il donne.
La joie de ce passage a toujours été là.
Jean Mambrino